Ca y est, je me lance dans la charpente à l’ancienne !
Mais avant de transformer un tronc en poutre (on dit « équarrir »), il va falloir faire tomber quelques arbres.
Il y en a déjà un par terre. Je vais me faire la main dessus, ou plutôt les bras. J’attaque avec mes outils fait-maison qui tiennent bien mal le bois en place. Le bois est incroyablement dur et si ça continue comme ça je ne ferais pas long feu.
Bon pour se rafraichir les idées et les bras, je vais abattre mon premier chêne. Je ne fais pas le malin. Peu à peu, j’augmente les diamètres mais peu habitué à l’exercice, une bonne décharge d’adrénaline accompagne chaque fois que l’arbre commence à s’incliner.
On peut reprendre l’équarrissage à la hache. Comme je ne dispose pas de tracteur et que les troncs sont impossibles à bouger en l’état, je réalise cette opération directement là où l’arbre est tombé. Une fois équarri, je pourrais les bouger jusqu’en bordure de bois et les charger sur ma remorque.
Janvier-février au fond des bois : brouillard, pluie. Le froid ne dure jamais très longtemps quand on tape à la hache. Les conditions ne sont pas très engageantes mais je me sens terriblement vivant dans cet endroit. Surtout quand je me fais griller des saucisses pour le déjeuner.
Seul au fond des bois ? Non, j’ai plus de visiteurs que mes dernières années dans des grandes villes surpeuplées. Entre autre, le papi voisin, sans aucun doute intrigué par les coups de hache, me rend visite régulièrement. Amateur de bois, il me dit : « Dis donc l’arbre que t’as fait au tout début, c’est un alisier. Il a un beau blanc et on l’utilisait dans le temps pour y tailler les jougs des bœufs grâce à sa grande dureté. »
Je comprends mieux mon désespoir initial. Tout s’explique. Moi qui pensais tailler un chêne…
Mais rassurez-vous, cette anecdote a eu lieu il y a quelques années et j'ai bien progressé depuis. C'est même justement ce genre de "mésaventure" que je peux vous éviter.
Et même vous faire voir la différence entre un chêne et un framboisier.
Lien « alisier blanc » :